Médias

Le sculpteur inscrit dans la matière ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il sent, ce qu’il pense. Son témoignage prend la forme de son temps. Ainsi il travaille en harmonie avec l’espace, il l’écoute dans son mouvement éternel, dans sa structure immuable.

Après de longues années de travail, de méditation et de contemplation de l’espace, je suis émerveillé par le miracle de la naissance d’une forme, par la magie et la poétique des volumes.

De l’océan de l’affectif, l’homme a réussi à faire émerger la pyramide, la colonne, le cube. Ces repères de la géométrie pure ont façonné spirituellement la condition humaine. La colonne ne se résume pas à son rôle d’appui, elle invite à la méditation sur le devenir de l’homme. Elle représente la verticale, quête perpétuelle de spiritualité.

Le sculpteur est à la recherche de la « forme d’une forme » pour l’éternité. Il existe un seul et unique instant du passage de l’état statique au mouvement. Le secret de la beauté d’une forme se trouve dans cet instant débordant d’étonnement et de mélancolie.

Capter l’étincelle de l’éternité dans une forme, dans un volume, est le dessein de tout sculpteur.

Christian Breazu

À mes débuts, toute mon attention se focalisait sur le corps humain. Lors de la composition d’un nu, je me concentrais sur les axes des différentes parties du corps en mouvement, et, j’ai compris l’importance de ces axes, plus importantes que le nu lui-même, je gardais le lien au figuratif, mais je privilégiais surtout le rapport entre les axes et le jeu existant entre les angles. Je cherchais fébrilement un certain rythme, une certaine musique des angles. Les formes géométriques s’imposaient à moi comme une évidence. Années de méditation et de concentration se sont ensuivies. Ainsi je suis arrivé à la conclusion que l’espace invisible est structuré, et qu’il joue un rôle immense dans le processus de création. Il est constitué des formes primordiales que j’ai appelé les briques de l’espace. C’est mon concept de la forme dans l’espace.

Christian Breazu